Palau i Fabre: art, literatura i vida al Picasso blau

Abstract

Dans ses études sur Picasso, Josep Palau i Fabre déploie un regard plein de nuances sur les œuvres de la période bleue et, sans toutefois négliger leurs composantes formelles, il en retire des lectures contribuant à enrichir les discours classiques sur le sujet. De toutes les phases de la création picassienne, les périodes bleue et rose sont sans doute celles qui contiennent la plus forte charge non seulement poétique mais aussi autobiographique, dans la mesure où l’œuvre de Picasso peut être lue comme une biographie monumentale. L’arlequin, pris comme contre-figure de l’artiste moderne face à une société industrielle en pleine décadence, sera la figure transversale que Palau i Fabre déchiffrera à l’aide de clés strictement picassiennes. Poète, Palau i Fabre fut aussi le biographe de Picasso. Il s’est révélé être le meilleur interprète des grandes peintures de la période bleue, très souvent cryptiques ou difficiles à appréhender, en s’appuyant sur un langage hautement suggestif qui s’écarte, très souvent, du conventionnalisme de l’histoire de l’art, et propose des lectures à la portée de ceux qui disposent de bases solides dans le champ plastique et littéraire.

In his Picassian studies, Josep Palau i Fabre used a highly nuanced approach to scrutinise the works of the Blue Period; whilst not overlooking its formal components. The inferences that were drawn from his studies have helped enrich the classic discourses on the subject. Of all of Picasso's creative phases, the Blue and Rose periods are undoubtedly those with the strongest poetic and autobiographical charge; to the extent that Picasso's work can be read as a monumental biography. In this sense, Palau i Fabre deciphered that the harlequin represented a cross-cutting figure, from the Picassian code, as a counterfigure to the modern artist faced with an industrial society in full decline. Besides being a poet, Palau i Fabre was a Picasso biographer; he showed himself to be the best interpreter of this period’s major paintings, which were often cryptic or hard to fathom. He did so by using a highly suggestive language that very often deviated from the conventionalism of art history and instead proposed readings within reach of anyone with solid foundations in the plastic arts or literary field.